SANS TITRE
Auschwitz, mai 1987 - Paris, novembre 1996
par Jean-Michel Alberola - Michel Hénochsberg
« La réalité d’aujourd’hui est une implacable entreprise d’uniformisation, de lissage, de polissage du monde ».
M. Hénochsberg.
« Après Adorno disant ‘‘On ne peut plus faire de musique après Auschwitz’’, il faut sortir aujourd’hui de cette négativité. J’essaie de poursuivre la phrase. Transformer le point d’Adorno en ‘‘deux points ouvrez les guillemets’’. Je n’ai pas illustré, j’ai essayé de faire le plus littéral possible. Là, un artiste ne peut faire que le moins. C’est blanc, aucune interprétation, c’est comme ça. »
J.-M. Alberola
Jean-Michel Alberola est peintre. Il a réalisé de nombreuses expositions en France et à l’étranger.
Michel Hénochsberg est économiste. Après ses études à l’école Polytechnique, il a enseigné les mathématiques puis s’est orienté vers la philosophie.
Tous deux travaillent et voyagent ensemble depuis une dizaine d’années. L’œuvre d’Alberola, habitée par une vision politique, est pour lui le moyen de signifier la façon dont la peinture, au delà de toute esthétique, est capable d’appréhender et d’être engagée dans les réalités du monde. La pensée historique et économique de Michel Hénochsberg rencontre et complète la vision de l’artiste. Ensemble, ils assument la fonction essentielle de la création contemporaine, c’est-à-dire mémoire, géographie conscience et création.
La nécessité du voyage à Auschwitz s’est imposée tant à l’un qui est juif, qu’à l’autre qui est catholique. Elle a été liée à la volonté de se confronter au lieu, au nom, au concept, aux traces de ce qu’ils considèrent tous deux comme un évènement inouï et singulier qui a profondément et silencieusement affecté l’Occident et sa pensée.
Ce livre est né de ce transport, de la conjugaison de leur sensibilité, de l’échange de leurs réflexions et de leur mode d’expression respectif.
Les deux cents pages de notes accumulées par les auteurs, depuis dix années ont été condensées par eux-mêmes. Il faut leur rendre grâce pour la gravité mais aussi la liberté avec laquelle ils ont renouvelé la vision de la shoah. Si leurs travaux ont été nourris par le voyage mais aussi par les recherches d’Hillberg et le film de Lanzmann, leur rapport, informé et sensible, apporte un éclairage nouveau à la singularité de l’évènement Auschwitz.
La rencontre de ces deux pensées et la qualité de leurs expressions font de ce livre un document exceptionnel.
" Le mérite de ce livre est de résister à l’évidence contemporain du nom d’Auschwitz pour lui rendre la valeur d’un évènement singulièrement critique dans l’histoire de l’Occident. " (Jean-Yves Jouannais, "ArtPress")
Parution : janvier 1997 40 pages 31,5 x 22,5 cm douze aquarelles en fac-similé sur centaure 25 Euros isbn 2-9510883-0-2 |
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